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Non, tu n’es pas dépendant affectif : 20 comportements normaux qu’on diabolise à tort

Photo du rédacteur: Emmanuelle CriquetEmmanuelle Criquet


Il y a une confusion massive aujourd’hui autour de la notion de dépendance affective. Une confusion alimentée par la sur-information, les conseils de pseudo-experts sur les réseaux sociaux et une tendance à s’auto-diagnostiquer à la moindre émotion inconfortable dans une relation. Le résultat ? On finit par croire que le moindre besoin, la moindre attente envers l’autre, est suspecte. Pire : qu’elle est toxique.

Et si on remettait un peu d’ordre dans tout ça ?


Quand les attentes légitimes deviennent suspectes

On te dit que si tu as besoin d’attention, c’est que tu es dépendant affectif. On te dit que si tu ressens un manque quand l’autre est distant, c’est que tu es en insécurité. On te dit que si tu attends de la reconnaissance ou de la valorisation de la part de ton partenaire, c’est que tu ne sais pas te la donner à toi-même.

Et tout ça, à force, ça te donne une impression bizarre : celle que le problème vient forcément de toi. Que c’est toi qui est "trop", toi qui demande "trop", toi qui n’est pas capable d’être "suffisamment" autonome émotionnellement.

Mais si ce n’était pas le cas ?Et si ce que tu ressens était juste… normal ?



Ce qu’on appelle "dépendance" est parfois juste une réaction saine à un déséquilibre


On oublie une chose fondamentale : une relation, c’est un échange. Un espace où chacun donne et reçoit. Quand cet échange est déséquilibré, ce n’est pas une "dépendance affective" de ressentir un manque, c’est une alerte. Un signal qui te dit que quelque chose ne va pas.

Quand l’autre ne te donne pas ce qu’il est censé te donner dans une relation – présence, écoute, attention, soutien émotionnel, affection – ça crée chez toi une attente. Et cette attente devient inconfortable, angoissante, parfois même douloureuse.

Ce n’est pas parce que tu ressens de l’anxiété face à ce manque que tu es "dépendant affectif".Ce n’est pas toi qui dysfonctionnes : c’est le cadre relationnel qui est bancal.



Le problème, ce n’est pas "ta dépendance", c’est le déséquilibre

Le piège, c’est de croire que parce que tu ressens une forme de besoin, tu es dans une posture de dépendance malsaine.Mais une relation, ce n’est pas l’indépendance absolue. On n’est pas des robots. Aimer, c’est créer un lien. Ce lien crée une attente mutuelle : de la sécurité, du respect, de l’attention, de la reconnaissance. Ce sont des besoins légitimes, normaux, humains.

Quand l’autre ne répond pas à ces besoins, il y a un vide. Ce vide n’a rien à voir avec une incapacité personnelle à "t’aimer toi-même" ou "t’apporter tout ce dont tu as besoin". Il a à voir avec le fait que tu es en relation, que tu t’es engagé émotionnellement, et qu’en face, il y a un manque de réciprocité.


La sur-information et l’auto-diagnostic : un cocktail toxique

On vit à une époque où chaque comportement humain est passé à la loupe psychologique. Le moindre "je pense trop à lui/elle", devient de l’obsession. Le moindre "j’attends qu’il/elle m’écrive", devient une perte d’estime de soi. Et si tu ressens du manque, c’est que tu n’as pas "fait le travail sur toi".

On confond le développement personnel avec la culpabilisation permanente.

À force d’être bombardé de conseils sur "comment ne plus jamais avoir besoin de personne", on finit par croire qu’une relation saine, c’est ne rien attendre, tout s’apporter seul, et considérer tout ce que l’autre donne comme un bonus.

Spoiler alert : ça n’existe pas.Ou alors, ce n’est pas une relation de couple, c’est un contrat de colocation émotionnelle.


20 comportements normaux qu’on confond (à tort) avec de la dépendance affective

Voici quelques exemples concrets de comportements normaux, que beaucoup interprètent comme des signes de dépendance affective… alors qu’ils sont simplement humains :

  1. Avoir envie que l’autre prenne des nouvelles de toi.

  2. Ressentir de l’insécurité si l’autre est distant pendant une longue période.

  3. Attendre de la reconnaissance pour ce que tu fais dans la relation.

  4. Vouloir être rassuré(e) quand tu traverses une période de doute.

  5. Ressentir du manque en l’absence prolongée de l’autre.

  6. Avoir envie de partager tes réussites et tes échecs avec ton/ta partenaire.

  7. Attendre de l’empathie quand tu ne vas pas bien.

  8. Te sentir vulnérable après un conflit.

  9. Vouloir que l’autre manifeste de l’affection de manière concrète.

  10. Attendre que l’autre soit présent(e) dans les moments difficiles.

  11. Ressentir de la jalousie de temps en temps (tant qu’elle est exprimée sainement).

  12. Être affecté(e) par un comportement blessant ou négligent.

  13. Avoir envie de clarté et de transparence dans la communication.

  14. Attendre une forme d’engagement mutuel et clair.

  15. Vouloir être une priorité dans la vie de ton/ta partenaire.

  16. Ressentir de la frustration face à un manque d’efforts de l’autre.

  17. Être sensible aux changements de ton, de comportement ou de distance émotionnelle.

  18. Avoir besoin d’être écouté(e) activement.

  19. Ressentir de l’attachement et avoir envie que cet attachement soit réciproque.

  20. Espérer des gestes d’amour, de tendresse, sans devoir toujours les réclamer.


Le mot de la fin : ce n’est pas "ta faute"

Si tu te sens mal dans une relation, ce n’est pas forcément que tu es "trop dépendant". C’est peut-être parce que l’équilibre n’est pas là. Et il est temps de sortir de cette logique qui voudrait qu’on s’auto-sabote en permanence sous prétexte de "travailler sur soi".

Parfois, ce n’est pas toi le problème.Parfois, c’est la relation. Et c’est important de le reconnaître.

 
 
 

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